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Les acteur·trice·s de changement en action, 2025 : des projets de jeunes qui redéfinissent l’inclusion partout au Canada

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    See Different
  • 9 déc.
  • 10 min de lecture
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Chez Nouveau Regard, on voit tous les jours que les jeunes ne sont pas juste les « leaders de demain », ils·elles mènent déjà le changement, ici et maintenant.


En tant qu’initiative nationale d’éducation des jeunes du Centre canadien pour la diversité et l’inclusion (CCDI), on offre gratuitement de la formation aux jeunes de 15 à 26 ans à travers deux niveaux de certification :

  • Certificat 1 : Principes de la DÉI — Construire un langage commun et des bases solides pour la diversité, l’équité, l’inclusion, l’accessibilité et la réconciliACTION.

  • Certificat 2 : Leaders émergent·e·s de la DÉI — Approfondir la DÉIA grâce à des discussions guidées ancrées sur des expériences vécues et préparer les jeunes à concevoir et à mener des changements concrets.

Les jeunes qui complètent les deux certificats peuvent demander une de nos subventions pour les acteur·trice·s de changement pouvant aller jusqu’à 2 000 $ pour donner vie à leurs idées de projet. Ces subventions aident les jeunes leaders à transformer leurs expériences vécues, leur engagement communautaire et leurs grandes idées en actions concrètes.


Dans notre premier blogue sur les projets des acteur·trice·s de changement, on a mis en lumière quelques-uns des projets incroyables réalisés en 2024, la première année de nos subventions pour les acteur·trice·s de changement. Dans cette deuxième partie, on se tourne vers nos acteur·trice·s de changement 2025, et on présente six nouveaux projets menés par des jeunes en Ontario, en Saskatchewan, au Québec et en Alberta. Ces jeunes incroyables sont en train de transformer les systèmes, de se réapproprier l’espace et de créer des cultures d’appartenance à travers le Canada.


Le bien-être par l’expression :

un espace sûr pour une guérison créative

Vanshita et Muhammad (Saskatchewan)


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Pour Vanshita et Muhammad, en Saskatchewan, la créativité et la santé mentale sont profondément liées. Leur projet des acteur·trice·s de changement a rassemblé les étudiant·e·s de leur université à une soirée où l’art, les récits et l’entraide communautaire se sont rencontrés.


Soutenu par la subvention pour les acteur·trice·s de changement et le bureau de l’équité, de la diversité et de l’inclusion de leur université, l’événement a débuté par :


  • Une sincère reconnaissance territoriale, établissant un climat de respect et de connexion

  • Une agréable mini-séance d’art-thérapie animée par une travailleuse sociale agréée et art-thérapeute, encourageant les participant·e·s à faire une pause, à respirer et à se recentrer


Par la suite, les étudiant·e·s ont partagé des formes puissantes d’expression créative utilisées comme moyen d’adaptation et de résistance, notamment :

  • Des films et des peintures explorant le deuil et la perte

  • Des danses classiques chinoises et indiennes proposées comme forme de thérapie

  • De la broderie et d’autres arts tactiles utilisés pour naviguer l’incapacité, l’anxiété et le stress

  • Des croquis numériques, des journaux intimes et des poèmes qui ont donné forme à des expériences souvent passées sous silence

Les présentateur·trice·s ont reçu des certificats et des honoraires, de petites reconnaissances, certes, mais significatives, soulignant leur courage et le travail accompli.


L’impact a été profond. Les participant·e·s ont dit se sentir vu·e·s, entendu·e·s et en sécurité sur le plan émotionnel. Beaucoup ont été ému·e·s aux larmes, non pas par désespoir, mais par le soulagement d’être dans un espace où la santé mentale pouvait être abordée ouvertement, de manière créative et sans jugement.


Ce projet a démontré que l’expression créative n’est pas un « plus », mais une forme de guérison, de connexion et de pouvoir d’agir. Vanshita et Muhammad espèrent continuer à créer des espaces où les étudiant·e·s peuvent se présenter dans toute leur authenticité et explorer la santé mentale à travers des pratiques culturellement diverses et accessibles..

 

Aspire 2 Heal : soutenir les jeunes touché·e·s par l’incarcération d’un·e parent·e

Raine (Ontario)


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Au Canada, les enfants et les jeunes ayant un·e parent·e incarcéré·e sont souvent invisibles dans les données et négligé·e·s dans les services. Ils·Elles peuvent être confronté·e·s au deuil, à la stigmatisation, à des difficultés financières et à l’instabilité du logement, tout en essayant de rester à l’école et de planifier leur avenir.


Consciente de cette lacune grâce à son propre vécu, Raine, qui vit en Ontario, a créé Aspire 2 Heal, un programme de bourses et de soutien pour les jeunes de 18 à 29 ans ayant un·e parent·e incarcéré·e et qui suivent des études postsecondaires dans un domaine lié à la santé.


L’engagement et la passion de Raine pour ce travail sont profonds. En plus d’avoir reçu une subvention pour les acteur·trice·s de changement Nouveau Regard, elle a aussi réussi à obtenir une microsubvention du programme Race to an Inclusive Canada de Frontlines et une subvention communautaire pour la justice transformatrice du Canadian Friendship Service Committee. Grâce à ces fonds supplémentaires, elle pourra adopter une approche plus holistique et toucher encore plus de jeunes à travers le Canada.


À travers Aspire 2 Heal, Raine :

  • Offre des bourses d’études postsecondaires pour aider les jeunes qui en ont besoin à surmonter les obstacles financiers.

  • Donne accès à des ressources sur la littératie financière pour favoriser la stabilité à long terme.

  • Crée des espaces de soutien en santé mentale et entre pair·e·s où les jeunes peuvent se rencontrer, partager des stratégies et être valorisé·e·s dans leurs expériences.

  • Bâtit des réseaux communautaires et professionnels grâce à des événements et au partage de récits.

Au fond, Aspire 2 Heal, dépasse largement le financement. C’est dire aux jeunes touché·e·s par l’incarcération d’un·e parent·e : « On te voit. Ton histoire compte. Tes objectifs sont valables. »


En conciliant bourses, mentorat et mobilisation communautaire, et en combinant le soutien de plusieurs programmes de subventions, Raine aide à transformer l’expérience vécue en leadership et contribue à bâtir un avenir où les jeunes touché·e·s par l’incarcération peuvent s’épanouir, et pas seulement survivre.


Si tu veux faire une demande pour cette subvention ou si tu connais quelqu’un·e qui pourrait être intéressé·e, visite le site Web d’Aspire 2 Heal : https://deadtime.ca/pages/aspire2heal

 

L’appartenance dans chaque insigne : favoriser l’inclusion dans le guidisme à travers le Canada

Shivoli (Saskatchewan)


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Pour Shivoli, en Saskatchewan, le guidisme a toujours été plus qu’une simple question d’insignes. En tant que guide, cheffe d’unité, bénévole et ambassadrice étudiante de longue date, elle a pu constater de près à quel point les jeunes acquièrent confiance, courage et leadership dans le cadre du guidisme.


Mais elle a aussi vu le revers de la médaille : les moments où une personne ne se sent pas à sa place. Quand leur identité, leur parcours ou leurs expériences ne sont pas reflétés, et qu’une occasion de croissance est perdue.

En 2025, Shivoli lance un projet pilote avec les jeunes de son propre groupe de guides. En collaboration étroite avec ses collègues éclaireuses, elle va créer et tester des activités interactives et des discussions sur la diversité, l’équité, l’inclusion et l’accessibilité (DÉIA). Le but, c’est de rendre l’inclusion réelle et concrète grâce à :

  • Des jeux, des discussions et des projets créatifs qui invitent toutes les filles à participer

  • Des discussions guidées sur l’appartenance, l’identité et l’alliance au sein de leur unité

  • Des moments de réflexion pour que les voix plus timides aient aussi de l’espace pour exprimer ce que l’inclusion veut dire pour elles

Cette première phase est volontairement petite et axée sur les relations : elle commence avec le groupe qu’elle connaît le mieux, apprend à ses côtés et écoute attentivement ce qui fonctionne (et ce qui ne fonctionne pas) avant de penser à croitre.


À partir de ce projet pilote, Shivoli prévoit d’affiner les activités et de commencer à élaborer une future trousse et une proposition d’insigne qui pourraient être partagées avec d’autres unités dans les prochaines années. Sa vision à plus long terme est de voir ces idées circuler à travers les réseaux de guidisme à travers le Canada et, éventuellement, espère-t-elle, à travers l’Association mondiale des guides et des éclaireuses (AMGE).


Pour l’instant, le travail commence dans une unité, un cercle de filles, en Saskatchewan. Mais l’ambition est beaucoup plus grande : que chaque fille dans le guidisme puisse se sentir vue, entendue et valorisée, et que les futures leaders portent l’inclusion avec elles partout où elles iront.

 

L’inclusion en physiothérapie : créer des espaces responsables pour le changement communautaire

Mélodie (Québec)

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Mélodie, physiothérapeute et candidate au doctorat à l’Université de Montréal, au Québec, concentre ses recherches sur les soins du plancher pelvien pour les femmes transgenres qui subissent une vaginoplastie. Dans son travail auprès des communautés 2ELGBTQIA+, elle a constaté à quel point des suppositions non-remises en question, des préjugés et le manque de formation peuvent avoir un impact direct sur l’accès des personnes à des soins sûrs et dignes.


Son projet des acteur·trice·s de changement pose une question cruciale : à quoi cela ressemblerait-il si les physiothérapeutes prenaient collectivement la responsabilité d’apprendre et de désapprendre?

Pour y répondre, Mélodie s’associe à la division de la santé mondiale de l’Association canadienne de physiothérapie pour créer des espaces en ligne responsables où les physiothérapeutes de tout le Canada peuvent apprendre ensemble. Ces séances :

  • Se concentreront sur les préjugés inconscients, les pratiques inclusives et les défis réels auxquels les physiothérapeutes sont confronté·e·s

  • Seront animées par des personnes ayant une connaissance approfondie de la DÉI et un vécu pertinent, afin d’assurer un dialogue respectueux et de minimiser les préjudices

  • Invitera les physiothérapeutes à nommer leurs zones de difficulté, pas pour les culpabiliser, mais pour encourager un apprentissage plus authentique

Les points clés de chaque séance seront transformés en ressources et outils pratiques qui pourront être partagés plus largement avec les physiothérapeutes à travers le pays.


En commençant par sa propre communauté professionnelle, Mélodie contribue à faire évoluer la physiothérapie vers un modèle de soins plus éclairé, plus responsable et plus réactif aux besoins des patient·e·s transgenres et diversifié·e·s sur le plan du genre, et, ultimement, à toutes les personnes qui rencontrent des obstacles dans le système de santé.

 

S’élever ensemble, deuxième partie : créer un espace pour les femmes musulmanes et arabes dans l’escalade

Baneen (Alberta)


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Quand Baneen, une grimpeuse visiblement musulmane et arabe de l’Alberta, a commencé à grimper régulièrement il y a trois ans, elle est tombée amoureuse de ce sport, mais pas toujours de la manière dont elle se sentait dans ces espaces.


En tant que femme portant le hijab, elle était souvent la seule à avoir ce look au gym. Les regards, les questions et le sentiment d’être constamment observée rendaient plus difficile le fait de se sentir vraiment à sa place, même si ses compétences et sa passion ne cessaient de grandir.


En 2024, dans le cadre de son engagement auprès de Nouveau Regard, Baneen a lancé Rise Together (S’élever ensemble), un événement d’escalade pour les femmes musulmanes et arabes, avec le soutien financier d’Arc'teryx. Ce premier rassemblement a permis de tester son idée : un espace spécialement conçu pour les femmes musulmanes et arabes pourrait-il rendre l’escalade plus accessible, plus agréable et plus sûre? La réponse a été un grand oui. Le projet pilote a confirmé qu’il y avait une vraie demande pour ce genre de communauté et a montré ce qu’on pouvait faire avec intention et avec le bon soutien.


S’appuyant sur ce succès, Baneen a reçu en 2025 une subvention pour les acteur·trice·s de changement Nouveau Regard pour améliorer et développer Rise Together. Cette année, le projet a :


  • Organisé une soirée d’escalade plus importante et dédiée aux femmes musulmanes et arabes, avec une attention encore plus grande portée à la sécurité et au confort culturels

  • Élargi la portée du projet pour que les femmes qui n’avaient jamais envisagé l’escalade ou qui ne se sentaient pas à l’aise dans les gyms puissent s’imaginer dans cet espace

  • Renforcé la collaboration avec Arc'teryx et les gyms locaux pour montrer concrètement à quoi peut ressembler une activité récréative inclusive et ancrée dans la communauté


Lorsque Baneen a commencé à planifier l’événement de 2025, elle visait environ 30 participantes et craignait que ce soit trop ambitieux. En fin de compte, plus de 45 personnes se sont inscrites, et plusieurs autres espéraient encore participer même après la clôture des inscriptions, ce qui montre clairement que l’intérêt pour ce genre d’espace ne fait que croître.


Ensemble, l’événement pilote de 2024 et l’événement à plus grande échelle de 2025 racontent une histoire forte : avec un peu de soutien et beaucoup de courage, la vision d’une seule personne peut passer d’un petit rassemblement expérimental à un mouvement communautaire plus large.


Rise Together montre que les femmes musulmanes et arabes ont leur place dans l’escalade et que lorsque nous investissons dans des idées menées par des jeunes et concevons des espaces qui reconnaissent et respectent leurs identités, des communautés entières acquièrent de nouvelles façons de bouger, de se connecter et de s’épanouir.

 

Rendre la démocratie locale accessible : formation des jeunes Documentalistes Canada à Montréal

Clément (Québec)


Les réunions du conseil municipal déterminent tout, des transports publics aux espaces verts en passant par le logement, mais pour beaucoup de gens, surtout les jeunes, ces rencontres peuvent sembler complexes, intimidantes ou tout simplement inaccessibles.


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Clément, tout récemment diplômé en journalisme, basé à Montréal et coordinateur du réseau pour Documentalistes Canada, s’efforce de changer ça. Documentalistes Canada est un programme qui forme les membres de la communauté à assister aux réunions publiques, à prendre des notes détaillées et à partager ce qu’ils·elles apprennent avec leur communauté, rendant ainsi la gouvernance locale plus transparente et accessible.


Avec le soutien de la subvention pour les acteur·trice·s de changement, Clément a coorganisé une formation destinée aux jeunes dans l’est de Montréal, en collaboration avec :

  • Karim El Bikri, coordinateur chez Solidarité Mercier-Est

  • Léa Beaulieu-Kratchanov, journaliste chez Pivot

La formation a permis aux participant·e·s de découvrir :

  • Le fonctionnement des gouvernements locaux et les lieux où se prennent les décisions

  • Comment suivre l’ordre du jour et comprendre le jargon utilisé dans les réunions publiques

  • Des techniques de prise de notes adaptées aux séances de conseil

Les jeunes ont ensuite mis ces compétences en pratique en assistant pour la première fois à une réunion du conseil d’arrondissement Mercier–Hochelaga-Maisonneuve. Pour les participant·e·s qui étaient déjà actif·ive·s à l’école, cette expérience a offert une nouvelle façon de s’engager dans la démocratie à l’échelle du quartier.


Cette formation pilote jette les bases de futures séances avec davantage de jeunes Montréalais·es et montre qu’avec les bons outils et les bons conseils, les jeunes peuvent jouer un rôle déterminant dans l’observation, la compréhension et l’influence de la prise de décision locale.


Pour en savoir plus sur Documentalistes Canada :


Honorer le leadership des jeunes et accroitre le réseau national de jeunes ambassadeur·drice·s


À travers ces six projets de 2025, de jeunes acteur·trice·s de changement en Ontario, en Saskatchewan, au Québec et en Alberta :

  • S’attaquent aux lacunes systémiques dans les domaines de la justice, de l’éducation, de la santé, de loisirs et de l’engagement civique

  • Transforment leurs propres expériences vécues en solutions communautaires

  • Créent des espaces où plus de gens peuvent avoir accès à du soutien, partager leurs histoires et ressentir un réel sentiment d’appartenance

Chez Nouveau Regard, on est fier·ère·s de les accompagner, en leur offrant des formations, du mentorat et du financement, et en apprenant de leur leadership à chaque étape.

Et le parcours ne s’arrête pas à la fin d’un projet. Les jeunes qui complètent nos deux certificats (Principes de la DÉI et Leaders émergent·e·s de la DÉI) sont invité·e·s à rejoindre notre réseau national de jeunes ambassadeur·drice·s, même s’ils·elles décident de ne pas demander de subvention pour les acteur·trice·s de changement. Grâce à ce réseau, les jeunes peuvent :

  • Rester en contact avec leurs pair·e·s à travers le pays

  • Découvrir de nouvelles occasions de leadership, d’apprentissage et de collaboration

  • Contribuer à façonner l’avenir de Nouveau Regard en partageant leurs commentaires et en cocréant de nouvelles idées

Tu es un·e jeune? Tu as une idée pour rendre ton école ou ta communauté plus équitable et inclusive? Voici comment tu peux t’impliquer :

  • Commence par suivre notre formation gratuite sur la DÉI : construis des bases solides grâce à nos certificats « Principes de la DÉI » et « Leaders émergent·e·s de la DÉI ».

  • Envisage de demander une subvention pour les acteur·trice·s de changement : transforme ton idée en un projet à impact réel.

  • Rejoins notre réseau national d’ambassadeur·drice·s de la jeunesse : connecte-toi avec d’autres jeunes qui remettent en question le statu quo et réimaginent ce qui est possible.


Les jeunes ne se préparent pas seulement à diriger un jour. Vous menez déjà le changement! Votre histoire, vos questions et vos idées ont leur place dans ce travail, et on est là pour vous aider à les transformer en actions.

 

 

 

 
 
 

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